Inachevé en 1638, l'intérieur de l'aile Gaston d'Orléans est aménagé petit à petit au 19e siècle par les militaires, puis par la ville de Blois qui y installe pendant un siècle la bibliothèque municipale et des salles de réception. Aujourd'hui, les salles de réception sont louées pour des congrès et les anciennes salles de lecture sont devenues les espaces d'expositions temporaires du château. Seule l'entrée du bâtiment est ouverte au public à l'année et permet de contempler la coupole qui est le chef-d'œuvre de François Mansart à Blois.
Cette grande salle médiévale, appelée aujourd'hui salle des États Généraux, est l'une des plus grandes et anciennes salles gothiques civiles conservées en France. Aujourd'hui, dans cette salle, 2 écrans géants en accès libre, vous présentent l'évolution de l'architecture du château à travers les siècles grâce à des maquettes interactives en 3D.
Cette grande salle du palais comtal fut bâtie en 1214 par Thibaut VI, dernier comte de Blois-Champagne, qui a aussi largement contribué à la construction de la cathédrale de Chartres. Dans cette salle féodale, le comte donnait ses audiences et ses fêtes, recevait les hommages et rendait la justice. A cause de ses importantes dimensions, 30 mètres sur 18, soit 540 m², elle fut couverte par une charpente constituée de 2 amples nefs lambrissées, qui s'appuient au milieu sur 6 arcs brisés portés par 5 colonnes. La seule fenêtre gothique se trouve sur le pignon ouest, les grandes fenêtres à meneaux ont été percées au 15e siècle.
La grande salle médiévale tire son nom des états généraux du Royaume de France qui s’y réunirent deux fois à la demande d'Henri III. Ces assemblées extraordinaires réunissant les trois ordres de la société (noblesse, clergé, Tiers) sont convoquées par le roi pour traiter d'une crise politique, souvent une guerre, et pour demander une aide militaire ou fiscale. Alors qu'en 1576, Henri III convoque les états pour prendre la tête de la ligue catholique et lever un impôt ; en 1588-1589, il réunit les états dans l'espoir de faire disparaître la ligue catholique qu'il ne peut contrôler.
De 1861 à 1866, Félix Duban entreprend la restauration de cette salle et fait disparaître les transformations postérieures au 13e siècle. Il crée les décors néogothiques qui ornent les murs, notamment les 6 720 fleurs de lys peintes sur les lambris des voûtes, la cheminée, le pavement polychrome en terre cuite et l'escalier. Pour les fenêtres du 15e siècle, il fait fabriquer des vitraux aux emblèmes de Louis XII et d’Anne de Bretagne, le porc-épic et l'hermine. Les décors peints ont été restaurés en 2006-2007.
Pour soutenir les deux grandes nefs qui couvrent cette salle, les charpentiers du Moyen âge ont construit une charpente à chevrons portant les fermes. Même si les travaux du 19e ont occasionné quelques dégâts sur une petite partie des poutres, l'essentiel de la charpente date de 1214 (datation par analyse des cernes de croissance des bois).
Lorsqu'il restaure la salle des États, Félix Duban crée, entre 1862 et 1864, l'actuel pignon en s'inspirant de la façade ouest du réfectoire du 13e siècle de l'ancien monastère de Saint-Martin-des-Champs à Paris. On ne connaît donc pas l'état d'origine de ce pignon puisqu'il était masqué par le bâtiment de la « Voûte » ajouté à la fin du 16e siècle et qui a été abattu en 1860.
Les pièces du rez-de-chaussée de l'aile François Ier, qui étaient des espaces de service, probablement les cuisines du château, sont aujourd'hui occupées par les salles d'interprétation et d'architecture, point de départ de la visite après la salle des États Généraux.
Au cours des siècles, chacun des propriétaires du château de Blois a laissé sa marque dans l'édifice actuel qui est donc une sorte de résumé de l'architecture française. Les salles d'interprétation montrent les différentes phases de construction et de démolition des bâtiments ; et permettent ainsi de comprendre l'évolution du monument dans le temps et de mieux se préparer à la visite du château.
La médiation variée et novatrice suit un parcours chronologique qui présente l'architecture et l'histoire du château sur différents supports (vidéo, maquettes, matériaux, table tactile avec maquettes 3D, dessins anciens et reconstitutions). Ce travail sur la médiation s'adresse plus particulièrement aux publics empêchés pour lesquels des aménagements adaptés ont été mis en place (textes en braille, plans et dessins en reliefs et maquettes tactiles). Enfin, ces salles comme celles d'architecture sont accessibles aux personnes en fauteuil roulant par des rampes.
Ces salles sont dédiées à la compréhension de l'architecture et des restaurations des façades du château. Des sculptures en pierre ont été déposées au cours des travaux de restauration qui se sont succédé sur le monument à partir de 1843. D’autres sont des projets de restitution des sculptures disparues (moulages en plâtre, études). On y retrouve notamment, les emblèmes royaux (salamandre, porc-épic, hermine et cygne) qui furent détruit à la révolution entre 1792 et 1794. L'occasion de voir de voir de près, en grandeur réelle, les décors du haut des façades, telles que les lucarnes ou les gargouilles.
Dans la première salle, une présentation de la fontaine récemment restaurée, et le dessin agrandit des jardins et du château par J. A. Du Cerceau permettent d'évoquer la splendeur des jardins disparus de Louis XII. La tour du milieu, réouverte au public, est consacrée à l'iconographie des reliefs d'Hercule de la façade des loges. Elle accueille par ailleurs une maquette tactile et évolutive du château, mise en situation lors d'ateliers spécifiques.
Le château est actuellement ouvert de 10h à 17h (fermeture de la billetterie à 16h30)